Les institutions de micro finance pullulent au Togo. Mais toutes ne résistent pas au temps et s’écroulent comme un château de cartes. Parmi celles qui ont une base très solide et dont leur gestion rassurante est sans commune mesure figure la Coopérative d’Epargne et de Crédit des Artisans (CECA). Près de 25 ans au service de la communauté, elle demeure une pierre angulaire au regard de son apport dans le PIB national. Elle a pour mission de contribuer à la promotion de l’artisanat togolais en facilitant l’accès aux services financiers et non financiers, aux artisans en particulier, aux commerçants, aux micro-entrepreneurs. Sa vision est d’offrir un service financier et non financier adapté et de qualité aux artisans, commerçants, micro-entrepreneurs et autres à travers un solide réseau d’agences au Togo.
Approché par la Rédaction de Emergence-togo.com, Yombo Odanou, Directeur Général de la CECA, revient sur les actions de son institution. En rappel, il est à la tête de l’institution il y a plus d’une dizaine d’années. Chargé de coordonner et d’exécuter au quotidien les activités de la CECA, il représente celle-ci au sein de plusieurs organisations en l’occurrence l’Association Professionnelle des Institutions de Micro finance (APIM) dont il est le vice-président. Sur le plan régional ou international, la CECA est membre de l’AMT (African Micro finance Transparation) dont le secrétariat est à Dakar et la coordination au Luxembourg. Le DG vient d’être élu à la derrière réunion en juillet passé, vice-président de cette organisation internationale.
Monsieur le Directeur Général, quelle est la genèse de la CECA et la mission qui lui a été assignée ?
Yombo Odanou : La Coopérative d’Epargne et de Crédit des Artisans (CECA) exerce comme une institution de micro finance. Elle a été créée le 30 mai 1990 sur l’initiative du projet germano-togolais, un projet de promotion de l’artisanat grâce à la volonté des artisans. L’objectif assigné à la CECA est d’accompagner les artisans dans le financement des micro crédits et des entreprises artisanales.
Mais aujourd’hui, nous remarquons que ce ne sont pas que les artisans qui sont pris en compte par la CECA. Il y a également des commerçants et d’autres micro entrepreneurs. Comment se fait-il qu’il y a une intrusion d’autres corps de métiers ?
Il n’y a pas d’intrusion. Cela a été une mission élargie. Je disais tantôt que la CECA a pour mission d’accompagner les artisans qui constituent le soubassement de l’organisation. Mais au-delà de cette mission, la CECA accepte d’autres corps à savoir les commerçants, les particuliers, ceux intervenant dans la petite entreprise. C’est que de 1990 à 2002, la CECA était tournée uniquement vers les artisans. Mais avec le désengagement du partenaire et compte tenu de l’environnement concurrentiel et le besoin des autres corporations, l’assemblée générale a décidé d’ouvrir ses portes à d’autres particuliers du secteur privé comme public.
Plus de 20 ans au service de la population, est-ce que les objectifs ont été atteints ?
20 ans, c’est peu mais aussi beaucoup. La CECA est l’une des anciennes organisations de la micro finance au Togo. Pour une institution de micro finance qui fait bientôt 25 ans, je dirai que la mission est accomplie et nous sommes en train de l’assumer. La preuve est que nous avons beaucoup d’acquis à travers les produits et services que la CECA met en place et l’engouement des clients quant à leur préférence à la CECA. C’est pour nous une joie car c’est un projet germano-togolais qui, aujourd’hui, constitue une spécificité dans le secteur de micro finance. La CECA fait beaucoup et occupe une place importante dans le secteur de micro finance au Togo.
Justement, il y a des micro finances qui naissent et disparaissent. Actuellement, il y a d’innombrables micro finances sur la place et la CECA fait partie de celles qui résistent au temps. Dites-nous la spécificité de la CECA et son secret.
La CECA ne résiste pas au temps, nous ne faisons que répondre à la mission qui lui est assignée. Nous ne faisons que sauvegarder les acquis laissés par le projet. Et comme je le disais, c’est une fierté dans la mesure où la CECA a choisi une orientation de développement. Et je rends grâce à Dieu que ce choix ne nous a pas trahis. Avant, la CECA n’était qu’à Lomé. Aujourd’hui, nous intervenons à l’intérieur du pays à travers des accords de partenariat, entre autres le partenariat avec le ministère du Développement à la Base, le partenariat avec l’ANPGF… C’est pour dire que la CECA a grandi et assume bien cette double mission à savoir la mission économique et la mission sociale.
Quelles sont les perspectives d’avenir de la CECA ?
Aujourd’hui, nous avons un grand défi à relever à savoir la consolidation des acquis de la CECA qui passe par une meilleure professionnalisation de l’équipe de l’institution. Il faut un contrôle interne qui passe par un meilleur système d’information et de gestion. Nous voudrions à ce niveau, remercier le gouvernement togolais qui, à travers le projet de la Banque mondiale, soutient l’interconnexion des agences de la CECA. C’est un projet qui va nous aider beaucoup dans la surveillance et le contrôle de nos agences. C’est un projet qui va davantage réduire les coûts de transaction avec nos membres. Nous tenons beaucoup à cette interconnexion. L’autre défi est de pouvoir, à l’intérieur du pays, l’implanter davantage pour être proche de la population afin d’apporter à celle-ci ses services à travers les Chambres régionales de métiers. Je voudrais sincèrement remercier nos partenaires en l’occurrence le gouvernement togolais à travers le ministère du Développement à la Base, L’Agence nationale de promotion et de garantie de la petite et moyenne entreprise et tous les autres partenaires techniques et financiers.
Monsieur le Directeur Général, vous disposez des trophées un peu partout dans votre bureau. Pouvez-vous nous dire leur provenance ?
Le dernier que vous savez est Hokan-Africa. Cela veut dire que la CECA, au-delà de l’épargne et le crédit, sait gérer aussi les pieds, nous manipulons le ballon. Toutes ces différentes coupes caractérisent la force de la CECA dans le football. La CECA a été toujours détentrice des coupes quand il s’agit des compétitions en matière de football. C’est une activité qui permet à toute l’équipe de se retrouver et de porter haut notre flambeau. A travers ces coupes, c’est la marque de confiance. Hokan-Africa, c’est la grande marque régionale d’un pays voisin. Nous avons été surpris de ce trophée. A travers cette distinction, nous avons compris que nous sommes appréciés au-delà du Togo. Je ne peux qu’encourager tous les collègues, tous les collaborateurs à continuer ainsi pour que chaque jour que Dieu fait, s’il y a trophée, cela revienne à la CECA.
En guise de conclusion, quel est votre message à l’endroit des membres de la CECA ?
Je voudrais remercier vivement les membres. Si la CECA se porte bien, c’est grâce à nos membres, hommes comme femmes, qui nous accordent leur confiance. Si la CECA se porte bien c’est grâce à un personnel compétent et soudé qui a des valeurs et joue son rôle au jour le jour et cherche à aller de l’avant au-delà des objectifs qui lui sont assignés. Nous ne ménagerons aucun effort pour pouvoir offrir des services de qualité à nos membres pour que prospère l’économie nationale.